La convergence entre intelligence artificielle, big data et santé mentale redéfinit les pratiques médicales. Des jumeaux numériques aux modèles de machine learning avancés, ces technologies offrent des perspectives inédites pour la personnalisation des soins et l’amélioration des diagnostics. Cependant, cette révolution soulève des défis éthiques, notamment liés à la protection des données et à l’équité des traitements. Une plongée dans ces innovations qui transforment les soins psychiatriques et ouvrent la voie à une nouvelle ère médicale.
Vers de nouveaux outils pour la santé mentale : jumeaux numériques, analyse prédictive
L’enjeu de la collecte massive de données
La collecte massive de données, souvent désignée sous l’appellation « big data », constitue une condition essentielle au développement de l’intelligence artificielle (IA). En effet, les algorithmes sur lesquels repose l’IA nécessitent des données fiables et abondantes pour produire des calculs de probabilité solides, indispensables à son fonctionnement et à ses orientations stratégiques. Ce besoin en données n’est pas une nouveauté, puisque celles-ci représentent depuis longtemps la matière première de tout programme informatique. Cependant, l’ampleur actuelle du déploiement de l’IA en divers domaines élève considérablement les enjeux, notamment en santé, où l’atteinte d’une pleine opérationnalité repose sur des investissements conséquents dans l’accumulation de données spécifiques. Cette réalité a déclenché une véritable compétition mondiale autour des données de santé. Ces dernières doivent non seulement être médicalement et techniquement fiables, mais aussi disponibles en quantité suffisante pour permettre à l’IA d’identifier des régularités statistiques robustes. Le premier acteur capable de concevoir une solution opérationnelle, alimentée par une base de données à la fois volumineuse et de qualité, disposera d’un avantage concurrentiel majeur, avec des perspectives financières considérables à la clé.
Cette exploitation des données de santé en tant que « matière première » pose d’importantes questions éthiques et légales, notamment en matière de protection contre d’éventuels abus. Ce débat, loin d’être purement théorique, est d’une grande sensibilité. Un exemple emblématique est celui de la filiale de Google, DeepMind, qui a collaboré avec les hôpitaux du Royal Free London NHS Foundation Trust pour développer une solution d’IA destinée à améliorer la prise en charge des patients souffrant d’insuffisance rénale aiguë. Cette initiative, basée sur l’utilisation des données des patients, a suscité une vive controverse après qu’une étude publiée dans Health and Technology a révélé que l’accord initial signé avec le NHS offrait une protection insuffisante aux patients. Face à ces critiques et à la polémique qui s’en est suivie, l’accord a été révisé en novembre 2016.
Dans le domaine de la santé mentale, l’exemple d’Eliza, un programme informatique conçu par Joseph Weizenbaum entre 1964 et 1966, illustre l’impact précoce de l’IA sur les psychés humaines. Ce proto-chatbot simule un psychothérapeute en reformulant les affirmations des patients sous forme de questions génériques telles que : « Pourriez-vous approfondir ce sujet ? » ou « Pourquoi pensez-vous cela ? ». L’expérience a révélé des effets psychologiques marquants chez les utilisateurs, générant à la fois un sentiment de réconfort et une empathie perçue, mais également des risques de dépendance émotionnelle vis-à-vis de cette interaction numérique. Ce phénomène, désigné sous le terme « effet Eliza », illustre notre tendance à attribuer à un programme informatique des comportements et intentions humaines, conférant ainsi à des symboles générés par ordinateur une signification souvent excessive.
Le machine learning et le saut technologique d’un déploiement large des IA apprenantes
La capacité des intelligences artificielles à apprendre, connue sous le terme de machine learning, et son application à un éventail croissant de contextes pratiques représentent une révolution majeure. Bien que très présente dans les discussions actuelles sur l’IA, la notion de machine learning n’est pas nouvelle. Elle désigne la faculté d’un algorithme à améliorer ses performances au fil du traitement des données, en éliminant les hypothèses jugées statistiquement aberrantes pour générer une version optimisée de lui-même. Nous reviendrons ultérieurement sur les contributions de l’algorithmique génétique, notamment celles de John Holland et de l’école de l’Université du Michigan, puis de David Goldberg, dans le domaine de l’IA appliquée aux données génétiques. Cependant, l’importance de leurs travaux est déjà essentielle à souligner dans la conceptualisation du machine learning.
Quant au deep learning, il constitue une extension du machine learning, reposant sur l’utilisation de réseaux de neurones artificiels inspirés des mécanismes du cerveau humain. Cette capacité d’apprentissage approfondie caractérise les intelligences artificielles de « deuxième génération », qui introduisent un changement significatif, non seulement dans la technologie elle-même, mais aussi dans la manière de percevoir et de modéliser la causalité.
Pour comprendre cette rupture, il est nécessaire d’aller au-delà d’une simple lecture chronologique, souvent induite par le format de l’écrit, qui impose une linéarité et crée une illusion d’ordre causal. Ce récit rétrospectif donne l’impression d’un enchaînement nécessaire des événements, alors qu’en réalité, la causalité est un processus ouvert, générant des bifurcations et des choix à chaque étape. Cette approche est particulièrement pertinente en médecine, où les parcours de soins ne sont pas des lignes droites, mais des réseaux complexes d’options causales.
Chaque étape du traitement d’un patient donne naissance à de nouvelles possibilités tout en fermant certaines autres, ce que l’on peut qualifier de « paramètres de restriction » des options causales. Ainsi, l’analyse d’une situation clinique initiale nécessite la collecte, le stockage et l’organisation des données de santé afin de constituer des cas types. Plus ces données sont nombreuses et précises, plus les cas types se rapprochent des situations cliniques réelles. À terme, chaque individu pourrait être vu comme un cas type unique, inscrit dans un réseau de possibles couvrant l’ensemble des options médicales.
La numérisation complète des parcours de soins constitue la pierre angulaire de cette évolution. Ces parcours modélisent les choix possibles à partir de la situation clinique initiale, avec des options codées numériquement : par exemple, « rester chez soi/option 0 » ou « se rendre aux urgences/option 1 ». Une fois ces processus entièrement numérisés et pilotés par l’intelligence artificielle, ils peuvent être transposés à d’autres contextes médicaux.
Des parcours entièrement numérisés existent déjà pour des problématiques médicales courantes. Si ces premières applications peuvent sembler banales, elles ne doivent pas être sous-estimées. C’est précisément dans les situations quotidiennes que l’innovation disruptive trouve un terrain d’expérimentation privilégié. Une fois un processus standardisé, il devient possible de l’adapter à une multitude de scénarios médicaux différents, ouvrant ainsi la voie à une transformation radicale des soins de santé.


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Intelligence artificielle et médecine numérique : vers une inversion du test de Turing
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine médical, notamment en imagerie, révèle un concept fascinant que l’on pourrait qualifier de « test de Turing inversé ». Ce concept tire son origine du célèbre test proposé par Alan Turing dans son article de 1950, Computing Machinery and Intelligence.
Le test originel repose sur une expérience simple : un individu engage une conversation textuelle avec une machine, tandis qu’un autre humain observe l’échange. Si l’observateur est incapable de déterminer qui, de l’homme ou de la machine, est l’interlocuteur, alors le test est considéré comme réussi. Ce postulat repose sur l’idée que la machine, par nature, s’exprime de manière moins fluide que l’homme, ses imperfections linguistiques trahissant son artificialité. À l’inverse, l’homme, immergé dans son propre environnement socioculturel et linguistique, bénéficie d’une « présomption de perfection » dans sa manière de communiquer.
Avec l’émergence de l’IA en santé, une nouvelle lecture de ce test se dessine, rendue possible par la numérisation des processus de soins. Prenons comme point de départ l’exemple de l’imagerie médicale. Aujourd’hui, les images issues des scanners ou IRM sont entièrement numérisées. L’image médicale n’est plus qu’un code informatique, une réalité numérique pure. Dès lors, qui mieux qu’une intelligence artificielle, elle-même fondée sur un code numérique, peut interpréter ces données ?
La deuxième étape de ce processus réside dans l’interprétation médicale. L’IA apprend à diagnostiquer en accumulant une immense quantité de données et en repérant des schémas répétitifs dans les raisonnements médicaux appliqués aux images. Ce processus d’apprentissage, fondamentalement quantitatif, confère à l’IA une supériorité progressive. Au départ, son expertise est bien moindre que celle d’un médecin expérimenté. Mais à terme, grâce à ses capacités d’apprentissage et à l’absence de limites en termes de données accumulées, l’IA dépasse inévitablement l’humain.
Prenons un exemple concret : Verily, filiale d’Alphabet, a développé une IA dédiée aux maladies cardiovasculaires. Cet outil, conçu par des experts en biotechnologies, analyse la vascularisation du fond de l’œil pour prédire la santé cardiaque d’un patient. Grâce aux données de 300 000 patients, l’IA est capable de détecter des risques cardiovasculaires avec une précision de 70 %, un taux équivalent à celui des analyses sanguines classiques, mais avec une rapidité bien supérieure.
C’est dans ce contexte que se dessine le « test de Turing inversé ». Lorsqu’il s’agira d’interpréter une image médicale, la « présomption de perfection » ne s’appliquera plus à l’humain, mais à la machine. Dans cet environnement numérique, le langage naturel est celui de la machine, tandis que l’homme se distingue par ses approximations et ses erreurs. L’imperfection du regard et la marge d’erreur ne seront plus des attributs technologiques, mais humains. L’homme sera celui qui se trompe, et la machine, celle qui corrige.
L'essor de l'IA empathique : une révolution dans la relation entre technologie et émotion humaine
À une époque où la technologie s’intègre de plus en plus profondément dans notre quotidien, l’émergence de l’intelligence artificielle empathique marque une avancée majeure pour rapprocher la technologie des émotions humaines. Ce domaine novateur, où les machines sont conçues pour comprendre et interagir avec les subtilités des sentiments humains, redéfinit notre manière d’aborder des secteurs comme les soins de santé mentale. Il annonce un futur où les machines ne se contentent pas de traiter des données, mais perçoivent les signaux émotionnels, reconnaissent des gestes subtils comme un soupir, et offrent un soutien adapté, comblant ainsi un fossé longtemps jugé infranchissable.
L’IA empathique est une branche de l’intelligence artificielle spécialement développée pour détecter, analyser et répondre aux émotions humaines. Contrairement à l’IA classique, centrée sur le traitement des données et l’exécution de tâches spécifiques, cette technologie s’attache à déchiffrer les nuances des expressions émotionnelles. En s’appuyant sur des algorithmes avancés, le traitement du langage naturel (NLP) et le machine learning, l’IA empathique est capable d’interpréter des signaux tels que les tons de voix, les expressions faciales et même les indices physiologiques. Cette approche permet une interaction adaptée, reflétant une sensibilité et une compréhension plus proches de l’empathie humaine.
L’objectif principal n’est pas seulement de reconnaître les émotions, mais aussi de répondre de manière émotionnellement intelligente. Une IA empathique propose des réponses contextualisées et cohérentes, qu’il s’agisse de réconfort en cas de détresse, de motivation face aux défis ou de partage dans des moments de joie. Cette capacité ouvre de nouvelles perspectives, notamment dans les domaines où la compréhension émotionnelle est cruciale, comme la santé mentale, le service client ou encore la robotique sociale.
Évolution de l’IA dans les soins de santé mentale
Depuis ses débuts, l’utilisation de l’IA en santé mentale a considérablement évolué. Initialement axée sur l’analyse des données pour le diagnostic et la prédiction des traitements, elle s’est progressivement orientée vers des interactions plus nuancées grâce au développement du NLP. Les premiers outils, tels que les chatbots Woebot ou Tess, ont introduit une interaction émotionnelle basique, offrant un soutien préliminaire aux utilisateurs via des réponses programmées pour simuler l’empathie.
Avec l’intégration de technologies de reconnaissance émotionnelle, comme l’analyse des tons de voix ou des expressions faciales, ces outils ont gagné en sophistication. Des applications telles que Replika ou Ellipse Santé personnalisent désormais leurs interactions en fonction des signaux émotionnels des utilisateurs, améliorant ainsi l’expérience globale. Plus récemment, des systèmes comme Affectiva franchissent une nouvelle étape en comprenant non seulement les émotions mais aussi leur contexte, ajustant leurs réponses en temps réel pour offrir un soutien véritablement empathique.
Exemples concrets d’applications
Woebot : Ce chatbot, basé sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), aide les personnes souffrant d’anxiété et de dépression en analysant leur humeur et en proposant des activités adaptées. Accessible et évolutif, il a démontré son efficacité pour réduire les symptômes dépressifs.
Tess : Fournissant un coaching textuel personnalisé, Tess est particulièrement utile pour les personnes ayant un accès limité à la thérapie traditionnelle. Elle ajuste ses interactions en fonction des échanges avec l’utilisateur, contribuant à une diminution des symptômes d’anxiété et de dépression.
Ellie : Cette IA avancée détecte les signaux non verbaux et analyse les tonalités vocales pour identifier les émotions complexes. Conçue pour repérer des troubles comme le SSPT, Ellie engage des conversations approfondies, apportant un soutien proche de celui d’un thérapeute humain.
Impact et bénéfices de l’IA empathique
L’IA empathique transforme l’expérience des soins de santé mentale en offrant aux patients un soutien accessible, confidentiel et sans jugement. Ces outils renforcent l’engagement thérapeutique et permettent un suivi continu de l’état mental des utilisateurs. Pour les professionnels, ils représentent un complément précieux, élargissant la portée des soins et fournissant des données précieuses sur l’engagement des patients et l’efficacité des interventions.
Des solutions comme Kanopee illustrent ce potentiel. Cette application, téléchargée plus de 60 000 fois, aide à gérer l’anxiété, le stress et les troubles du sommeil grâce à des outils basés sur l’IA. Par ailleurs, l’essor de l’informatique émotionnelle (affective computing) permet aux agents conversationnels de reconnaître et d’interpréter les émotions de manière plus humaine, renforçant ainsi la qualité des interactions.
L’introduction de l’IA empathique dans les soins de santé mentale annonce une ère où technologie et empathie convergent, offrant des solutions innovantes pour répondre aux besoins émotionnels de manière personnalisée et profondément transformative.
Les grands modèles de langage (LLM) : une avancée majeure en intelligence artificielle
Les grands modèles de langage, ou Large Language Models (LLM), représentent une catégorie de modèles de fondation conçus pour comprendre et générer du texte en langage naturel, ainsi que d'autres types de contenu. Entraînés à partir de vastes ensembles de données, ces modèles permettent de répondre à une grande variété de tâches et de cas d'utilisation. Leur capacité à traiter et à produire du contenu textuel a non seulement popularisé l’IA générative auprès du grand public, mais a également suscité l’intérêt des entreprises cherchant à intégrer l’intelligence artificielle dans leurs processus, afin de diversifier et multiplier les applications possibles.
Bien que leur adoption massive semble récente, notamment grâce à des interfaces comme ChatGPT-3 et GPT-4 d’OpenAI, les LLM s’appuient sur des décennies de recherche en intelligence artificielle. Des entreprises comme IBM, par exemple, ont travaillé depuis des années sur des modèles visant à améliorer la compréhension du langage naturel (NLU) et le traitement automatique du langage naturel (TAL). Ces avancées ont été possibles grâce au développement de technologies complémentaires, notamment le machine learning, les algorithmes, les réseaux neuronaux et, plus récemment, les modèles transformateurs, qui constituent l’architecture fondamentale des systèmes d’IA modernes.
Une approche généraliste en opposition aux modèles spécifiques
Les LLM se distinguent par leur approche généraliste, qui s'oppose à celle consistant à concevoir des modèles spécifiques à chaque domaine ou cas d’utilisation. Créer et entraîner des modèles dédiés peut s’avérer coûteux, nécessiter une infrastructure lourde et limiter les synergies entre différentes applications. Par conséquent, les LLM offrent une alternative plus efficace et flexible, en servant de base commune capable de s’adapter à une multitude de besoins, tout en réduisant les coûts et en maximisant les performances.
Exemples de modèles et intégrations
Les LLM sont devenus des piliers du traitement du langage naturel et de l’intelligence artificielle, avec des exemples bien connus aujourd’hui. Parmi eux, on peut citer :
GPT-3 et GPT-4 d’OpenAI, intégrés dans des solutions comme Microsoft Copilot.
Llama, développé par Meta, qui illustre l’engagement de l’entreprise dans la recherche sur les grands modèles de langage.
BERT (Bidirectional Encoder Representations from Transformers) et sa version améliorée RoBERTa, ainsi que PaLM, tous issus de Google, qui explorent diverses applications dans la compréhension et la génération de texte.
Granite, une série de modèles lancée par IBM sur sa plateforme watsonx.ai, devenue une pierre angulaire de son IA générative, intégrée dans des produits comme watsonx Assistant et watsonx Orchestrate.
Une révolution accessible à tous
L’essor des LLM a rendu ces technologies accessibles non seulement aux chercheurs et développeurs, mais également au grand public. Des interfaces conviviales permettent désormais à chacun d’interagir avec des IA capables de produire du contenu cohérent, d’assister dans des tâches complexes, ou encore de simplifier des processus métier. En même temps, les entreprises continuent de repousser les limites de ces outils en les appliquant à des domaines variés tels que le service client, l’analyse de données ou encore la création de contenu.
Le data mining en psychiatrie : une révolution en cours
L’analyse des données massives, ou data mining, représente un outil stratégique prometteur pour transformer le domaine de la psychiatrie. Cette technologie permet d’extraire des informations cruciales à partir de vastes ensembles de données, tels que les dossiers médicaux électroniques, les questionnaires cliniques, ou encore les données collectées via des capteurs connectés. En combinant la puissance des algorithmes d’apprentissage automatique et des approches de traitement des données, le data mining ouvre de nouvelles perspectives pour une médecine psychiatrique plus proactive et personnalisée.
Détection précoce des troubles mentaux : une réponse à la pénurie de spécialistes
Dans un contexte où la pénurie de psychiatres se fait ressentir face à une demande croissante de soins, le data mining émerge comme une solution innovante. Les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) peuvent analyser des signaux faibles et identifier des facteurs de risque souvent imperceptibles lors d’un examen clinique traditionnel. Par exemple, l’IA peut :
- Analyser l’historique des traitements et repérer des symptômes sous-déclarés.
- Détecter des changements comportementaux subtils en exploitant des données longitudinales.
Ces capacités permettent de repérer précocement des patients susceptibles de développer des troubles tels que l’anxiété, la dépression, ou encore les troubles bipolaires, offrant ainsi une opportunité d’intervention avant l’aggravation des symptômes.
Le jumeau numérique : vers une médecine psychiatrique personnalisée
L’initiative Virtual Brain Twin for Personalised Treatment of Psychiatric Disorders, lancée le 1er janvier 2024 et coordonnée par EBRAINS AISBL, incarne une avancée majeure dans les soins psychiatriques. Ce projet innovant repose sur la création de jumeaux numériques cérébraux pour les patients psychiatriques, permettant une personnalisation sans précédent des traitements.
Financé à hauteur de 10 millions d’euros par la Commission européenne dans le cadre de l’initiative Horizon Health Europe Calls 2023, ce projet collaboratif, d’une durée de quatre ans, combine plusieurs approches de pointe :
- Simulation de microcircuits neuronaux.
- Analyse mathématique avancée.
- Intégration d’outils d’IA.
- Connaissances issues des études cliniques et des pratiques psychiatriques.
L’objectif principal de cette plateforme est d’aider les cliniciens à optimiser le choix et le dosage des médicaments, tout en explorant des thérapies alternatives comme la stimulation cérébrale ou les ajustements du mode de vie. La plateforme exploite des technologies avancées, telles que le big data, la modélisation multi-échelle et le calcul à haute performance, tout en garantissant une sécurité rigoureuse des données.
Un projet guidé par une expertise scientifique et des principes éthiques
Sous la direction du professeur Viktor Jirsa, directeur de l’Institut Inserm de neurosciences des systèmes d’Aix-Marseille Université et Chief Science Officer d’EBRAINS AISBL, le projet met l’accent sur les patients atteints de schizophrénie, en particulier ceux souffrant de psychose. Selon le professeur Jirsa, « Le projet Virtual Brain Twin vise non seulement à améliorer la qualité de vie des patients, mais également à encourager le développement de traitements adaptés à leurs besoins spécifiques. »
S’appuyant sur une infrastructure européenne de recherche en neurosciences numériques, EBRAINS, la plateforme adopte une approche éthique et collaborative. Elle est initialement destinée aux neuroscientifiques, chercheurs cliniques et modélisateurs mathématiques, avec une ambition future d’élargir son accès aux cliniciens et patients.
Une perspective tournée vers l’avenir
Le data mining et des initiatives comme Virtual Brain Twin illustrent la manière dont les technologies avancées peuvent révolutionner la psychiatrie. En combinant personnalisation des soins, innovation technologique et collaboration internationale, ces projets ouvrent la voie à une amélioration significative de la prise en charge des troubles psychiatriques, renforçant à la fois l’efficacité des traitements et la qualité de vie des patients.Pour en savoir plus : New in The Lancet Neurology: Advances in brain modelling open a path to digital twin approaches for brain medicine, Press Release 27 March 2023
Optimisation du parcours de soins
En facilitant le tri des cas selon leur niveau d’urgence ou de complexité, le data mining contribue à réduire les délais d’attente en orientant rapidement les patients vers les spécialistes appropriés et à prioriser les ressources pour les cas les plus graves, améliorant ainsi l’efficacité globale du système de santé mentale.
Amélioration continue grâce à l’analyse prédictive
Les modèles basés sur le data mining deviennent de plus en plus précis grâce à des cycles d’apprentissage. Plus ils accumulent de données, plus ils sont capables de prédire les risques de rechute ou d’aggravation des symptômes et d’ajuster les traitements en fonction des besoins évolutifs des patients.
LACT et l’IA en santé mentale : LACT Assistance IA+
En 2024, LACT a développé un réseau international d’experts pour prévenir les risques psychosociaux, lutter contre le burn out et améliorer la performance, soutenu par une intelligence artificielle. Découvrez cet accompagnement innovant unique sur www.lactassistance.com
Dans un environnement de travail en constante évolution, la prévention des risques psychosociaux (RPS) est devenue un enjeu stratégique majeur pour les entreprises. Pour répondre à ce défi, nous avons développé LACT Assistance IA+, une solution française alliant intelligence artificielle et expertise humaine, conçue pour anticiper, prévenir et gérer efficacement ces risques.
Un outil de prévention unique et proactif
LACT Assistance IA+ propose une approche novatrice en combinant un agent conversationnel intelligent, disponible 24h/24 et 7j/7, avec l’intervention de professionnels certifiés. Cet outil permet de bénéficier d’un soutien immédiat, confidentiel et adapté à leurs besoins. Dès les premiers signaux de mal-être ou de tensions, l’assistance IA+ intervient pour limiter l’escalade des problématiques.
L’intelligence artificielle conversationnelle, développée par le centre de recherche français LACT, repose sur un modèle de diagnostic systémique et d’intervention stratégique. Elle permet d’explorer les difficultés des collaborateurs en profondeur, tout en offrant une orientation rapide vers des consultations avec des psychologues ou coachs spécialisés pour les situations nécessitant une prise en charge humaine.
Des données clés pour une stratégie de prévention ciblée
Grâce à son système d’analyse, LACT Assistance IA+ fournit des indicateurs anonymisés sur les problématiques récurrentes et émergentes au sein des organisations. Ces données permettent de détecter les zones à risque et d’adapter vos actions de prévention de manière proactive. Ce suivi précis favorise une meilleure prise de décision et renforce des politiques de qualité de vie au travail (QVT).
Des témoignages concrets de réussite
Julie, DRH d’une entreprise internationale, témoigne : "Avec LACT Assistance IA+, nos collaborateurs ont trouvé un soutien accessible et immédiat, ce qui a permis de réduire significativement les tensions internes. C’est une solution précieuse et indispensable." Marc, directeur des opérations, ajoute : "Les indicateurs fournis par l’IA nous ont permis d’ajuster nos stratégies de prévention et de cibler nos actions avec une précision jamais atteinte auparavant."
Une solution française conforme aux normes les plus exigeantes
Développée entièrement par des chercheurs français, LACT Assistance IA+ respecte les normes HDS (Hébergement de Données de Santé) pour garantir la confidentialité des échanges et la sécurité des données. Cet outil innovant s’adapte à toutes les situations complexes, qu’elles soient organisationnelles ou relationnelles, et offre un soutien immédiat et fiable.
Bibliographie
- The Pan-European Mental Health Coalition. WHO. https://www.euro.who.int/en/health-topics/health-policy/european -programme-of-work/flagship-initiatives/the-pan-european-mental-health-coalition [accessed 2023-01-23]
- WHO Regional Office for Europe. European Programme of Work, 2020–2025. WHO. 2020. URL: https://www.who.int/europe/about-us/our-work/european-programme-of-work [accessed 2023-01-23]